DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF: Vers une stabilisation du pays ou aggravation de l'état actuel des choses

Cet article fait un point sur le Dialogue national inclusif au niveau du district de Bamako qui s'est tenu au même moment qu'au niveau des différentes régions à la date précise du 21 au 22 octobre. Mais aussi, il présente les différentes idées que voient en ce dialogue certains citoyens qui, se voyant trahi par l'élite au pouvoir, n'en ont plus aucune confiance.



Les travaux du Dialogue national inclusif ont démarré au niveau régional ainsi qu'au niveau du district de Bamako ce lundi 21 octobre 2019.
Pour le district de Bamako où on était présent, les travaux se sont tenus au Centre International de Conférence de Bamako  (CICB) dans la salle internationale de presse.

Après accueil et installation des participants, inscription : distribution des badges et cartables, la cérémonie d'ouverture officielle a été faite avec l'intervention du Maître de cérémonie et le discours d'ouverture du Gouverneur du district de Bamako.
L'ouverture des travaux a connu la présence et la participation de beaucoup d'hommes d'État malien, d'étudiants, de représentants d'associations, de partis politiques, de la société civile et de fonctionnaires de tous corps et de toutes catégories.

Rappelons que quelques mois bien avant les travaux, une équipe technique avait été chargée d'élaborer au préalable le règlement intérieur qui a régi les conditions de déroulement des travaux et les termes de référence qui ont comporté entre autres : paix, sécurité et cohésion sociale, jeunesse, gouvernance, justice, économie et finance... qui à leur tour avaient été soumis à une validation des concertations.

Au déroulement des travaux, un comité d'organisation était sur place, un Maître de cérémonie et facilitateur, un présidium.
Les termes de référence et le règlement intérieur ont été présentés avant de constituer des groupes de travail.

Le présidium, en charge de diriger les travaux, a d'abord fait inscrire sur une liste les participants voulant intervenir avant d'ouvrir la séance des débats.

Tous les termes de référence constitués en des thématiques ont fait l'objet de débat.
Une vingtaine de participants ont intervenu sur les différentes thématiques. Beaucoup de propositions ont été faites çà et là. Elles étaient plus pertinentes et plus concrètes chez certains que chez d'autres.
Cependant, la question de l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger a été plus que jamais interrogée par le commun des intervenants. Si certains ont demandé sa relecture, d'autres ont proposé que cet accord soit purement et simplement retiré.


RAPPORT DES PROPOS DES INTERVENANTS

   • 1er intervenant : 《Nous devons mettre l'accent sur l'intégrité territoriale et contrôler les frontières. Tant que l'État n'est pas en possession de tout le territoire malien je ne vois pas une sécurité possible. Aussi il faut revoir l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger》.

   • 2ème intervenant : 《Une stabilité ne viendrait au Centre qu'en négociant avec les jihadistes de la localité. La Russie négocie avec les kurdes, les États-Unis avec telle rébellion X , pourquoi pas nous aussi de négocier? Il faut relire l'Accord d'Alger.》

   • Suivant : 《Il faut retirer purement et simplement l'Accord d'Alger comme on a fait avec la révision constitutionnelle "An tè a bana". Ne pas recruter dans les forces de sécurité et de défense en fonction des diplômes, nous avons un manque d'effectifs.》

   • Suivant : M. Jamille Bittar 《La démocratie étant mal comprise est devenue une gêne pour le Malien. Tous les enfants sont maintenant sans vergogne. Le Malien doit choisir un camp dans lequel il doit rester ; nous avons fait appel à la France que nous voulons maintenant chasser et faire appel à la Russie. Tel montre notre manque d'honnêteté envers nous-mêmes.》

   • Suivant : Mme. Racky (ex ministre de la fonction publique) Tall remet également en cause la démocratie.

   • Suivant : M. Moussa Mara (ancien Premier ministre sous l'actuel régime) 《Il est plus que nécessaire de relire l'Accord d'Alger. Une paix ne peut être trouvé en clairement instaurant la discrimination entre les mêmes citoyens maliens.
Nous devons sanctionner tous ceux qui se sont emparés de la chose publique. Rendons justice aux justiciables. Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est parce que notre armée est incapable. Nous devons mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. 》

Notons que cela n'est pas la somme des interventions. Notons également et plutôt que certains intervenants ont préféré s'exprimer en langue Bamanankan tandis que d'autres se sont exprimés en Français. Les termes employés sont donc à la responsabilité de l'auteur.



SOLUTION À APPORTER OU PROTOCOLE D'EMPIRER LA SITUATION ? 

Alors que le dialogue est vu comme étant une vertu qui puisse sortir le pays des problèmes qu'il vit depuis plusieurs années tel qu'indiqué dans l'Objectif Global du Dialogue national inclusif :
Objectif global :
Établir un diagnostic rigoureux des problèmes auxquels notre pays est confronté
depuis au moins trois décennies et analyser de manière participative et inclusive leurs
causes et leurs conséquences en vue de proposer des solutions de sortie de crise
avec un plan d’actions et un chronogramme de mise en œuvre.
D'aucuns doutaient déjà dans la salle si tout ce qu'ils étaient en train de dire ne sera pas mis dans la poubelle une fois arrivé au Président de la République.

D'autres citoyens,  s'étant montrés toujours hostiles à ce dialogue, ont simplement posé l'hypothèse que ce dialogue n'est que "la cérémonie de la partition du territoire malien" en continuant qu'il aboutira à la révision de la constitution et à la mise en oeuvre de l'Accord issu du processus d'Alger.

Cela expliquerait un manque de confiance total du citoyen malien en la partie dirigeante.

                   CONCLUSION

Il apparaît clairement que l'état du Mali se trouve aujourd'hui dégradé par des problèmes qui affectent toutes les structures de l'État.
Face à cette crise multidimensionnelle, la responsabilité des gouvernants se trouve plus que jamais interrogée par le peuple.
Les régimes successifs n'ont pas pu jusque là apporter des solutions adéquates aux différents problèmes des populations.

C'est une myriade de promesses faites au peuple lors des campagnes électorales mais qui ne sont jamais tenues une fois au pouvoir.
Cette situation a donné un sentiment de trahison et d'irritation au peuple en déclenchant chez celui-ci un manque de confiance total vis-à-vis des hommes politiques.
Pourtant, leur campagne aux différentes élections se bat au nom de l'intérêt commun de ces populations.

Cependant, le citoyen lambda n'est pas aussi à déresponsabiliser dans la situation politico-gestionnaire du pays.
Il est important de signaler que le Malien est animé aujourd'hui par un faux principe de gain incontournable dans toute situation qui se présente à lui. Ce qui l'amène à 《troquer》son plein avenir contre une journée de 2000 ou 5000 francs.

Il est donc nécessaire, face à l'état actuel des choses, de faire quelques suggestions qui puissent être utiles :
 
    ● faire de l'école non seulement un lieu d'enseignement des programmes officiels accessible à tous, mais aussi un lieu où l'on enseigne les droits et devoirs fondamentaux du citoyen de manière à ne jamais se laisser corrompre face à une responsabilité.
    ● rendre les élections plus transparentes.
    ● sensibiliser les analphabètes sur la procédure des élections en leur faisant savoir que le vote est un droit qui est à revendiquer et non à conditionner à une perception de quelconque somme pécuniaire.
     ● faire recours à l'honnêteté dans la vie politique et dans la vie de tous les jours.







Commentaires

Unknown a dit…
Du courage mon frere
Unknown a dit…
C'est vraiment pertinent de lire cet article qui parle d'ailleurs la préoccupation nationale, celle de dialogue national inclusif.
Mes félicitations et encouragements pour vous.
Seybou TRAORE a dit…
Merci bien à vous